lundi 25 février 2013

"Ce cher Mr G divisait pour mieux régner..."

Témoignage de M.V envoyé par courriel le 22/02/2013 à 11h34
Pas facile...... mon témoignage.
Je travaillais au service Gériatrie de l’hôpital X, à plein temps. Le travail était déjà difficile avec des heures supplémentaires jamais payées et malgré la fatigue, l’ambiance dans l’équipe était excellente. La plupart d’entre nous avaient commencé comme aide soignantes. À coups de cours du soir, de nuits blanches et de sacrifices, on a tous réalisé notre vocation. Être infirmier.
Puis en 2010, il y a eu un changement de direction. Le nouveau chef de service est arrivé et l’ambiance s’est cassée. Ce cher Mr G divisait pour mieux régner. Il a changé les plannings et moi, maman avec des enfants, je me suis retrouvée à bosser de nuits alors que 2 collègues célibataires qui aimaient travailler la nuit, ont été obligés de travailler de jour. Parfois même, j’étais appelée le jour alors que je dormais, pour un remplacement ou un besoin supplémentaire. Au départ, nous pensions aux promesses de nouvelles embauches pour supporter ce nouveau rythme.
Mais tout s’empirait. Le chef de service était un lubrique, raciste. Il balançait des blagues vaseuses du genre les "négresses sont chaudes au lit, c’est dans leurs gènes"! Ou me concernant "J’adore la Thaïlande, là-bas, ils grandissent pour le sexe ou ma petite geisha …". Le jour où j’ai explosé, c’est quand il m’a malencontreusement mis la main sur les fesses. J’en ai parlé à la direction, en vain. Mes collègues n’avaient rien vu alors, qu’ils avaient tous assisté à la scène en silence.
Je commençais à aller bosser, avec un noeud dans le ventre. J’étais mal. Le harcèlement continuait mais tous avaient peur de perdre leur job et mes collègues au lieu de m’aider, m’ont demandé de me calmer, que ce n’était pas si grave. Encouragé par leur silence, il a continué ses pelotages de pire en pire, me coinçait dans une chambre, dans un coin de bureau. Le jour où j’ai caché un scalpel dans ma blouse, ce jour là je me suis dit qu’il fallait que je me casse. J’ai démissionné, j’ai porté plainte mais plainte classée sans suite. J’étais et je reste la folle de service puisque j’étais seule contre tous.
Pour info, les harceleurs paient tôt ou tard. depuis mon départ, 2 ont démissionné et il y a une plainte prise au sérieux.....

mercredi 20 février 2013

Quand j’ai été victime de harcèlement, et que j’ai eu très peur (pour ma vie) j’en ai d’abord parlé.... aux délégués du syndicat maison Cf... qui m’ont expliqué qu’il valait mieux que je mette la tête dans le guidon sans faire de vague (!!!).

Témoignage de Valérie S. envoyé par courriel le 20/02/2013 à 11h52
"Bon voilà. Ce matin, une idée m’a réveillée de bonne heure : celle de lire ton livre fraichement livré par le facteur mais qu’une journée très bousculée ne m’a pas permis d’ouvrir hier.
Agrippée à la couverture, suspendue aux mots, emportée dans les images, dans les rebondissements de ton aventure qui résonnent en moi comme prévu, je n’ai pas vu le temps passer. Aller jusqu’au dernier mot sans m’arrêter était une obligation.
Je viens donc de le refermer mais j’ai ouvert en moi celui de ma propre aventure qui paraphrase bien souvent la tienne.... Incroyable...
Tu es très pudique dans tes sentiments. Tu t’es cachée derrière du sarcasme qui m’a bien fait sourire....Je sais bien ce que c’est. Il y a l’avant et l’après. Seul point positif, comme tu le dis si bien, tu ne pourras plus être harcelée !
Comme c’est drôle.... moi aussi j’ai été déléguée syndicale FO dans mon histoire....Moi aussi cela a été grandement apprécié par ma Direction qui m’en complimente encore à ce jour Sarcastique.... En arrêt depuis Septembre, je ne compte plus les coups de fils de mon chef ou pire, du stagiaire à qui il demande d’appeler ! Je ne compte plus les courriers de demande de paperasse, le contrôle que j’ai subi, celui qu’a subi mon médecin (il a bcp apprécié !!!).
Quand j’ai été victime de harcèlement, et que j’ai eu très peur (pour ma vie) j’en ai d’abord parlé.... aux délégués du syndicat maison Cf... qui m’ont expliqué qu’il valait mieux que je mette la tête dans le guidon sans faire de vague (!!!).
J’ai eu aussi la malchance de tomber sur un médecin du travail véreux (il s’appelait C... le bien nommé....) qui a devant moi appelé mon chef pour lui transmettre ma plainte. Puis il a raccroché et m’a traité de feignante !!!!
Quant aux prud’hommes, je ne t’en parle même pas !!!!
Alors effectivement, moi non plus je ne me laisse plus harceler aussi facilement mais quand même, je fatigue de mes “casseroles” (là, je cite mon DRH !!!). Et après 16 ans de bons et loyaux services (eh oui, moi aussi je suis assez tarte pour continuer à bien faire mon boulot !!) je gagne 1000 € et je suis tout en bas de l’échelle. Les promotions ne sont jamais pour moi : les entretiens se passent toujours très bien et puis après, on m’appelle toujours, un peu gêné, pour me dire que j’avais sans doute le meilleur profil MAIS ..., car il y a toujours un MAIS....
J’aurais de quoi écrire le tome 2 de ton livre....avec le risque de la redondance....sauf que j’y ajouterais des choses
Je souhaite que ton livre soit lu par beaucoup de salariés. Mais j’émets quand même des doutes sur la nature humaine, même si je suis d’un naturel naïf et résolument optimiste...."

Valérie...